La grande région de Québec sera envahie le 18 juillet prochain, avec la venue du légendaire groupe Californien, Rage Against The Machine au FEQ 2020. Quand je dis légendaire, c’est que peu d’amateurs ont eu la chance de les voir en spectacles dans les 15 dernières années, puisque le groupe s’est séparé au tournant du millénaire. Après une tentative de réunion qui culminera sur une poignée de concerts en 2010 et 2011, il semble que les 2 leaders Tom Morello (guitare) et Zac De La Rocha (voix) sont à nouveau en mesure de tolérer leur présence respective. Le groupe vient d’annoncer une tournée qui comprend plus de 30 concerts qui s’étaleront de l’Amérique à l’Europe de l’est.

Arrivé dans la mouvance grunge qui déferle sur l’Amérique et puis le monde au début des années 90, Rage Against The Machine détonne avec un rock plus agressif avec une forte connotation rap, surtout dans les arrangements vocaux. L’ascension du groupe est immédiate avec leur premier album éponyme qui fut propulsée par des titres comme Take the Power Back, Bullet in the Head et l’intemporelle Killing in the Name. On perçoit une tendance très politisée, autant pour les paroles de leurs chansons que les différents médiums promus par le groupe. Un bon exemple de leur engagement à « détruire la machine » gouvernementale est celui de leur vidéo pour la chanson Sleep Now in the Fire, qui fut en partie tournée lors d’un concert improvisé devant la bourse de New-York. Le vidéo se termina par la fermeture hâtive de cette dernière lorsque les membres du groupe tentent d’entrer de force dans l’édifice au cœur de Wall Street.

Ironiquement, c’est un peu leur engagement politique qui est responsable de la séparation du groupe en 2000 alors que De La Rocha et Morello. Ceux-ci ne s’entendaient pas sur la direction à donner au groupe. Le premier désirant accentuer les gestes à tendance politique alors que le deuxième semble satisfait de l’inclinaison très engagée que le groupe s’est forgé au cours de la décennie. Avec le percussionniste Brad Wilkes et le bassiste Tim Commerford, Morello tente de recruter un nouveau chanteur. Le choix s’est arrêté sur le chanteur du défunt groupe grunge Soundgarden, Chris Cornell, et forment le quatuor Audioslave.

Après la dissolution d’Audioslave en 2007, De La Rocha et Morello tentent une réconciliation, qui aboutira sur une poignée de concerts étirés sur quelques années. La réunion prend fin en 2011 sur une note très amère et laisse croire aux millions de fans qui espéraient du nouveau matériel que c’est bel et bien la fin de Rage Against The Machine.

Alors qu’on ne les attendait plus, il semble que l’harmonie est bel et bien revenue au sein de RATM avec d’abord l’annonce de quelques concerts dans des grands festivals aux États-Unis, dont le célèbre Coachella Valley Music and Arts Festival qui se tient en Californie. S’en suivi la confirmation d’une trentaine de concerts, dont celui au Festival d’Été de Québec le 18 juillet 2020, qui sera présenté sur la grande scène des Plaines d’Abraham.

Selon le directeur de la programmation du festival, Louis Bellavance, ce serait une vidéo du spectacle des Rolling Stones en 2015 au même endroit qui a convaincu les membres du groupe d’accepter de présenter leur concert sur la mythique scène du Parc des Champs de Batailles. Ceux qui étaient présents au concert de la bande de Mick Jagger, ainsi que ceux qui assistèrent à celui de Metallica en 2011, peuvent s’attendre au même genre d’engouement pour le spectacle de Rage Against The Machine au FEQ 2020 le 18 juillet. J’y serai sans faute, et j’invite tous ceux qui ont déjà crié « F**k you I won’t do what you tell me » dans un bar sous les notes de Killing in the Name à en faire autant, puisqu’on ne sait pas si l’harmonie demeurera bien longtemps au sein du groupe.